AFIA
ACTA Informatique |
Du
côté du web et de l'informatique agricole 4 - 2007
Complément
Paris, 28 janvier 2008 |
Encore un complément
à la gazette et je vous embête à nouveau avec mes histoires
d'OGM.
Vous trouverez ci-après l'Avis sur la dissémination du MON810
sur le territoire français du Comité de préfiguration d’une
haute autorité sur les organismes génétiquement modifiés (institué
par le décret n°2007-1719 du 5 décembre 2007).
Cet avis est disponible sur le site d'ACTA Informatique au
format pdf en fichier joint à ce complément
de gazette (en bas de page).
Voir : http://www.acta-informatique.fr?d=7136
Informatique,
Internet,
agritourisme et
vente directe
Mardi
26 février 2008,
de 14 à 18 heures,
à la Maison Nationale des Éleveurs,
149, rue de Bercy
Paris 12 ème,
métro Bercy ou Gare de Lyon
|
Et
vous, souhaitez-vous
présenter vos réalisations au cours de
ce colloque où nous mettrons en valeur l'oenotourisme
?
Voir
: http://www.acta-informatique.fr?d=7090
Contact
: Guy Waksman
Mél : waksman(a)acta-informatique.fr
|
Comité
de préfiguration d’une haute autorité sur les organismes génétiquement
modifiés - institué par le décret n°2007-1719 du 5 décembre
2007
Avis
sur la dissémination du MON810 sur le territoire français
Le comité de préfiguration d’une haute autorité sur les OGM
s’est réuni en décembre 2007 et janvier 2008. Sa lettre de
mission le charge de « réévaluer les risques et bénéfices
pour l’environnement et la santé publique susceptibles d’être
attachés à la dissémination volontaire de maïs MON810. »
Le comité a établi les champs d’évaluation du MON810 pertinents
aux yeux de ses experts, en s’inspirant du souhait d’élargissement
exprimé par l’intergroupe OGM du Grenelle de l’environnement.
Il a établi des synthèses thématiques pour ces champs d’évaluation,
certains champs disposant d’une littérature scientifique encore
très lacunaire. L’ensemble de la littérature n’a pu être prise
en compte.
Conformément à la lettre de mission, les questions qui concernent
les justifications, de tous ordres, de la mise en culture
des OGM en milieu ouvert et qui concernent l’ensemble des
OGM, n’ont pas été examinées.
Lors de la discussion de chacune de ses synthèses scientifiques,
il a mis en évidence l’état de l’évaluation des impacts, en
faisant ressortir les résultats déjà acquis au moment de la
première autorisation, les nouveaux résultats disponibles,
ainsi que les nouvelles questions considérées comme importantes.
Au vu de ces travaux,
1/ Le comité de préfiguration souligne la publication de plusieurs
faits scientifiques nouveaux qui concernent, l’impact du MON
810 sur l’environnement sur la santé humaine, l’économie et
l’agronomie :
× Dissémination : Le fait nouveau depuis 1998 concerne la
caractérisation de la dispersion du pollen (Klein et coll,
2003 ; Rosi-Marshall et coll, 2007 ; Brunet 2006) (Kuest ;
Chapela 2001) sur de grandes distances (kilométriques) (A.
MESSEAN, 2006) liée notamment aux conditions et événement
climatiques et aux milieux. Ces résultats ont conduit à démontrer
l’impossibilité d’une absence de pollinisation croisée entre
champs OGM et champs sans OGM à une échelle locale (petite
région agricole) (A. MESSEAN, 2006). La discussion
a porté sur l’importance de ces résultats en ce qui concerne
l’impact sur la pureté des semences, le respect des seuils
de présence fortuite / contamination et les règles de coexistence.
La dissémination de la toxine Bt et sa persistance ont été
démontrées et dépendent de facteurs édaphiques, climatiques
et du milieu (Icoz et Stostky ; 2007).
× Apparition de résistance sur les ravageurs cibles : pas
de fait nouveau sur les insectes cibles principaux (pas de
résistance démontrée) mais sélection de souche résistante
sur deux lépidoptères cibles secondaires (Huang et al,
2007 ; Van Rensburg, 2007).
× Effets sur la faune non-cible : des faits nouveaux confirment
la possibilité d’effets toxiques avérés à long terme sur les
lombrics (Zwalhen et al. 2003), les isopodes, les nématodes
et sur les monarques (rhopalocères) (Hardwood et al. 2005,
Prasifka et al. 2007 ; Dutton et al, 2005). L’exposition
sur les populations naturelles de monarques reste très limitée
(moins de 1%), notamment pour ces derniers via des
effets comportementaux dommageables. (Marvier et al., 2007).
Des publications démontrent la présence possible de la
toxine Bt dans la chaine trophique (Obrist et al, 2006)
ainsi qu’une persistance observée des molécules insecticides
dans l’eau (Douville et al, 2006 ; Rosi-Marshall et al,
2007) ou dans les sédiments drainant d’une parcelle (plus
de 20 à 40 jours) (Ipoz, Stotsky, 2007), au contact
des racines et dans le sol (Saxena et Stotzky, 2005 ; Mulder
et al. 2006 ; Castaldini et al, 2005) avec une exposition
des populations d’insectes (Griffith et al., 2006 ; Johnson
et al, 2006) plus en amont des chaînes trophiques. Une
analyse globale sur l’entomofaune non cible (Marvier et al
2007) démontre un effet des cultures de mais Bt sur quelques
familles d’invertébrés, ses effets étant toutefois moindres
que ceux liés aux traitements insecticides. Enfin, aucune
preuve n’est apportée sur la toxicité directe dans l’étude
de Marvier.
× Santé humaine : des faits nouveaux révèlent l’effet du
mais Bt sur les teneurs en mycotoxine qui peuvent être réduites
de 90% à 95% (AFSSA ; 2004) par rapport aux hybrides conventionnels
non traités par des insecticides, les traitements insecticides
ne permettant une diminution aussi forte. Les teneurs
en fumonizine (classée cancérigène probable chez l’homme 2B
groupe CIRC) pour les hybrides conventionnels dépasse régulièrement
2000 ppb en fonction des attaques d’insectes dans le Midi-Pyrénées
et l’Aquitaine.
2/ Le comité de préfiguration fait état de questions insuffisamment
prises en compte ou nouvelles comme devant être prises en
considération dans l’évaluation des impacts de tout OGM :
× Caractérisation moléculaire et biochimique : la protéine
produite par le transgène n’est pas identique à celle que
produit le Bacille de Thuringe. Ses propriétés en termes de
repliement, de modification post-traductionnelle, de biodégradabilité,
de rémanence ou de spécificité, de présentation (etc.) peuvent
être différentes de celles de la toxine CRY 1 AB naturelle.
Seules les études à partir de maïs contenant l’événement MON
810 sont pertinentes pour évaluer la toxicité humaine et environnementale.
Il serait intéressant de connaître l’interaction entre le
transgène et différents fonds génétiques. La question de la
production de peptides de séquences inattendues par le MON810
a été soulevée, ainsi que leur impact sur le développement
des insectes et vertébrés, et la faiblesse du dossier d’évaluation
sur ce point a été soulignée, mais il n’y pas de consensus
sur ce point. La question de la production éventuelle et du
devenir des métabolites issus de la dégradation de la toxine
Bt a également été soulevée, sans trouver de réponse.
× Impact sur les insectes pollinisateurs: les études d’impact
sur les abeilles doivent être faites sur des ruches en conditions
normales d’exploitation, afin de prendre en compte les effets
cumulatifs. Ce point n’a pas recueilli de consensus.
× Eléments de toxicologie: pas de faits nouveaux autres que
les impacts toxiques relevés ci-dessus, mais une large majorité
de participants a souligné l’insuffisance du test à 90 jours,
dont la puissance est insuffisante. En effet, la méthodologie
utilisée (validée par l’OCDE) sur les rats ne permet pas de
conclure sur l’absence ou la présence de différence significative
entre les groupes test et témoins, et sur l’interprétation
biologique des différences observées (Lavielle, 2007).
Une réflexion sur le protocole doit être menée. Le comité
juge donc nécessaire la mise en place d’études menées sur
du long terme, sur des fonds génétiques adaptés, sur d’autres
espèces, et surtout, sur des échantillons plus grands. Le
comité a souligné l’absence d’évaluation des effets endocriniens,
teratogènes, et transgénérationels.
× Effets biologiques et microbiologiques : les effets biologiques
et microbiologiques de la dissémination ou de la persistance
observée des molécules Bt ou du transgène dans le sol (plus
de 200 jours) (Crecchio, Stotzky, 2001) sont à examiner.
× Eléments épidémiologiques : Le comité souligne l’importance
de mettre en place des études épidémiologiques. Il constate
que l’expérience des pays fortement consommateurs d’OGM ne
peut être exploitée à ce titre du fait qu’aucune étude épidémiologique
n’y est conduite, du fait d’un manque de traçabilité.
× Eléments économiques : les informations disponibles ne concernent
que la dimension micro-économique (pour l’exploitation) et
semblent montrer en France une incidence positive sur les
marges à l’hectare, à partir d’un taux d’infestation de 0,3
larve / tige (c’est à dire potentiellement en moyenne pour
600 à 700 000 ha de maïs grain), s’élevant de 40 à 110 € /
ha, par rapport à des cultures conventionnelles. De plus,
des observations de terrain font état d’avantages en termes
de commodité d’utilisation (récolte plus tardive, économie
de coûts de séchage). Cependant, d’importants facteurs de
variation (climatiques, parasitaires) rendent l’analyse difficile
à ce niveau. Le différentiel potentiel de prix entre le produit
OGM et le produit conventionnel n’a de plus pas été pris en
compte.
L’incidence économique des contaminations sur les filières
conventionnelles, spécifiques ou biologique a été soulevée,
sans trouver de réponse dans la littérature économique. Il
en est de même pour les coûts liés à la coexistence (isolement,
analyse, transport, ségrégation des lots, externalités économiques
et écologiques), des études étant actuellement en cours. Les
effets économiques plus globaux (…) ne sont pas pris en compte
car ils ne sont pas spécifiques du MON 810 mais ils devraient
être pris en compte par la Haute Autorité. D’une façon générale,
le comité note l’insuffisance d’analyse économique au niveau
de l’exploitation, des filières et du marché international.
× Biovigilance : le comité souligne l’importance d’un suivi
en temps réel et sur du long terme des effets des cultures
de plein champ du MON 810 sur la faune, la flore, la fonge,
les écosystèmes, dans le cadre d’un programme de biovigilance.
× Usage des pesticides : la quantification de la modification
des pesticides liée à l’utilisation du MON 810 doit être davantage
étudiée.
× Analyse des conditions économiques, sociologiques et politiques
d’organisation de la coexistence entre agricultures, biologiques,
conventionnelles, OGM et autres.
3/ Du fait de ces éléments, le comité de préfiguration est
d’avis que :
- les faits nouveaux suivants sont apparus depuis 1998 :
× Caractérisation de la dissémination à longue distance ;
× Identification de résistance chez certains ravageurs cibles
secondaires ;
× Eléments nouveaux sur les effets sur la faune et la flore
non-cible
× Réduction de la production de mycotoxines
- En outre, les aspects suivants doivent être approfondis
ou étudiés :
× Caractérisation moléculaires et biochimique
× Méthodologie des études toxicologiques et écotoxicologiques
× Dispositif de surveillance épidémiologique
× Dispositif de surveillance biologique
× Analyse économique au niveau des exploitations et des filières
et prise en charge des externalités
- Ces faits et questions représentent des interrogations quant
aux conséquences environnementales, sanitaires et économiques
possibles de la culture et de la commercialisation du MON
810.
Les éléments de portée sanitaire soulevés par le comité s’appliquent
également aux événements de transformation autorisés à l’importation
dans l’Union Européenne. A plus long terme, il sera aussi
important de prendre en compte les impacts écologiques des
produits autorisés à l’importation.
Outils informatiques
des conseillers
agricoles :
état des lieux et
perspectives
(Suite)
28
février 2008,
de 14 à 18 heures,
à la Maison Nationale des Éleveurs,
149, rue de Bercy
Paris 12 ème,
métro Bercy ou Gare de Lyon
|
Et
vous, souhaitez-vous
présenter vos réalisations au cours de
ce colloque
?
Voir : http://www.acta-informatique.fr?d=7091
Contact : Guy Waksman
Mél : waksman(a)acta-informatique.fr
|
Rappel
d'une vieille question qui taraude toujours M. Jacques de Lassus
: Qui a dit "Ceux qui sont contre les OGM ne sont pas des
personnes qui meurent de faim"
Une boîte de KELLOGG'S "Corn flakes" pour le
premier qui trouve.
Contact : Jacques de Lassus
Mél : jacques.de-lassus(a)developpement-durable.gouv.fr
Quel est le lien entre "le taux de natalité qui
baisse" et le "goût du bonheur" ? Y-a t'il
un lien logique que je ne vois pas ? (Gazette du 24 janvier)
Contact : Jacques DE LASSUS
Mél : jacques.de-lassus(a)developpement-durable.gouv.fr
Ma réponse (GW) : L'idée n'est pas de moi mais
de Emmanuel Todd si je me souviens bien. A la fin du 18 ème
siècle, la France a connu une révolution politique
tandis que l'Angleterre a connu une révolution industrielle.
Ces révolutions ont bouleversé la planète
entière. En France (alors, un des pays les plus peuplés
du monde), la révolution politique a été
précédée d'une révolution démographique
: vers 1750, pour la première fois dans l'histoire de
l'humanité, le taux de natalité a commencé
à décliner. Comme si les français et surtout
les françaises s'étaient rendus compte qu'on ne
peut sortir de la misère noire et être heureux
avec une ribambelle d'enfants. "Le bonheur est une idée
neuve en Europe" disait Saint Just.
Cette aspiration au bonheur aurait déclenché (ou
aurait été "permise" par) ses trois
révolutions démographique, politique er industrielle.
Charrade
Mon premier il a tes tents,
Mon teussième, il a aussi tes tents,
Mon troissième il a encore tes tents,
Mon tout il fous mords comme s'il avait tes tents.
Solution : Jalousie
(Chat-Loup-Scie)
|