Signalé
par Luc BECKER
Mél : luc.becker(a)wanadoo.fr
|
|
|
|
Signalé
par Luc BECKER
Mél : luc.becker(a)wanadoo.fr
|
|
|
|
Signalé
par Luc BECKER
Mél : luc.becker(a)wanadoo.fr
|
|
|
|
Signalé
par Luc BECKER
Mél : luc.becker(a)wanadoo.fr
|
|
|
|
Signalé
par Luc BECKER
Mél : luc.becker(a)wanadoo.fr
|
|
|
|
Signalé
par Luc BECKER
Mél : luc.becker(a)wanadoo.fr
|
|
|
|
Le journal du confinement (signalé par Luc Becker)
JOUR 1
Mercredi 18 mars. Premier jour à quatre à la maison. Journée
ensoleillée, les enfants ont pu profiter du jardin. Pas encore
de nouvelles de la maîtresse, j'imagine qu'il faut le temps
de s'organiser. Ce midi, apéritif en famille, jeux l'après-midi
; Mathilde avait fait un gâteau au chocolat pour le goûter.
Petit air de vacances !
JOUR 2
Jeudi 19 mars. Première tonte de l'année ! J'adore l'odeur
de l'herbe coupée. Les arbres sont en bourgeons, les tulipes
sortent de terre, les premiers jours de printemps sont toujours
agréables ! Foot avec les enfants qui ont fini par se disputer,
comme toujours. La vie s'organise tranquillement.
JOUR 3
Vendredi 20 mars. Les premiers devoirs sont tombés pour Mathis
: révisions sur les divisions. Surtout rester calme...
Léa fait des dessins pour papa et maman. Trop mignon.
JOUR 5
Dimanche 22 mars. Le jardin est au carré, on dirait Versailles
! Comme quoi il y a toujours du bon à prendre ! Mathilde a
les mains dans la farine la moitié du temps : gare aux kilos
en trop !
Léa a épuisé la moitié du stock de pages blanches, c'est moche
pour la planète.
Côté divisions, on rame...
JOUR 7
Mercredi 25 mars. Si Mathis me demande encore une fois ce
qu'est un dividende, je lui fais manger son cahier !
Léa a enfoncé toutes les pointes de feutres et chouine à longueur
de journée.
Mathilde s'est lancée dans la confection d'un gâteau roumain
à la purée de marrons et aux pruneaux. Est-ce vraiment une
bonne idée ? Le temps commence à sembler long.
JOUR 10
Samedi 28 mars. Je crois que mon fils est con, j'ai abandonné
la division. On a une semaine de retard sur le travail envoyé
par la maîtresse. J'ai vomi le gâteau aux marrons.
JOUR 11
Dimanche 29 mars. La caisse à outil est nickel, j'ai rangé
mes clefs plates par ordre de grandeur, les marteaux par ordre
croissant de poids. J'ai trié tout ce qui pouvait se trier
dans la maison : clous, vis, boutons, punaises (par couleurs),
slips.. Je commence à voir flou.
JOUR 14
Mercredi 1er avril. On continue sur le passé simple. La décence
m'oblige à me taire...
JOUR 15
Je rédige une lettre à l'attention du pape pour faire canoniser
la maîtresse de mon fils. J'ai envie d'écouter Céline Dion
en passant l'aspirateur dans le garage. Je crois que ça va
pas le faire.
JOUR 16
Vendredi 3 avril. « Les enfants prenâmes le goûter sur la
terrasse ». Bon c'est fois-ci c'est clair, Mathis n'aura pas
non plus le prix Nobel de littérature... J'ai envie d'épouser
sa maîtresse...je crois que je commence à délirer...
Léa regarde la télé H 24.
Mathilde a commencé une pièce montée à cinq étages. Je le
sens pas trop. J'ai déjà pris cinq kilos...
JOUR 17
Samedi 4 avril. Je crois que j'ai chopé un Gilles de la Tourette
avec ce putain de passé simple de merde ! La pièce montée
s'est cassé la gueule. J'ai des hallucinations, les dessins
de ma fille me parlent !
JOUR 18
Dimanche 5 avril. Pour la première fois de ma vie, j'ai prié
Dieu...
JOUR 19
J'ai bouffé la page du livre de conjugaison. Problème réglé...
JOUR 20
Passé la journée à chercher le chien, on l'a perdu !
JOUR 21
Merde, c'est vrai, on n'a pas de chien ! J'attaque ma cinquième
bière de la journée.
Léa ressemble à un lapin qui aurait attrapé la myxomatose.
JOUR 30
36 mars. Je suis sûr d'avoir vu passer la maîtresse de Mathis
dans la pâture derrière chez nous : elle promenait son Bescherelle
en laisse. Je vais reprendre un Ricard…
JOUR 31
J'ai les dents qui grattent, je transpire des yeux. Je me
rends compte que mon slip est à l'envers. Comme je le porte
au-dessus mon pyjama, j'ai l'air encore plus con.
JOUR 32
An 3020 après ma belle-mère. Plus de farine dans les magasins,
Mathilde est prostrée sur une chaise dans la cuisine, elle
fait la conversation au four. Mathis essaye de diviser le
passé simple. Léa bave devant la télévision. Les stocks de
Ricard sont épuisés. Au secours...
JOUR 40
37 avril 2028. Oh putain on a remonté le temps ! Il se passe
des trucs bizarres... Il y a une dame dans ma cuisine qui
pleure en regardant le four, je ne sais pas du tout qui c'est.
Et cette petite assise dans le coin qui regarde en ricanant,
elle me file je jetons. De toute façon je ne sais plus comment
je m'appelle. Je ne sais même plus pourquoi j'écris. C'est
la fin...
JOUR 50
Il s'est passé quelque chose. Il y a des gens partout, on
entend « c'est fini ! », « C'est fini ! », « Plus de confinement
! ». Je ne sais pas ce qu'il se passe. Je sors pour voir.
Je m'y reprends à trois fois avant de savoir enfin passer
la baie vitrée. Je respire à pleins poumons. Je tombe dans
les pommes. Direction les urgences.
JOUR 60
Vendredi 15 mai. Reprise du travail depuis une semaine. Mathilde,
Mathis et Léa vont bien. La vie a repris son cours normal,
si ce n'est que j'ai du cholestérol, du diabète, des troubles
de la personnalité (mon double ne parle qu'au passé simple
et cherche à diviser tout ce qu'il peut, c'est un peu pénible...)
Mais bon nous en sommes sortis vivants ! Rendez-vous demain
chez la psy, 15h30...
Signalé
par Luc BECKER
Mél : luc.becker(a)wanadoo.fr
|
|
|