
L'Académie
d'agriculture de France présente au public des reproductions de
ses vélins "les Raisins de Redouté"
28/08/22
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L'exposition
se tient jusqu’au dimanche 4 septembre 2022, de 11h00 à 20h00 (jusqu'au
31 août) et de 11h00 à 19h30 (à partir du 1er septembre), dans le
Pavillon Davioud au Jardin du Luxembourg (55 bis, rue d'Assas - 75006
Paris).
Son entrée est libre et gratuite.
Y
venir, cliquez ici !
Le public y sera accueilli par des Académiciennes et des Académiciens,
avec qui il sera possible d'échanger.
Cette exposition est une occasion EXCEPTIONNELLE de découvrir les
tirages photographiques de quelques-unes des quatre-vingt-trois aquarelles
sur vélin de variétés de vignes réalisées par les plus fameux illustrateurs
botaniques de l’époque de Bonaparte, au premier rang desquels Pierre-Joseph
Redouté.
Les planches ont été retrouvées à l’Académie d’agriculture de France.
Elles ont une valeur patrimoniale inestimable et marquent une date
hautement symbolique dans l’histoire de la viticulture française :
les prémices de l’ampélographie.
Pour préparer sa venue à l'exposition, il est vivement conseillé de
feuilleter ou d'acheter l'ouvrage : "Les raisins de Pierre-Joseph
Redouté : Des aquarelles pour l’avenir de la vigne", publié aux
éditions Paulsen, dans lequel les reproductions des planches sont
accompagnées d’un texte explicatif de Jean-Michel Boursiquot, considéré
comme le plus grand spécialiste actuel en ampélographie.
À l’heure du regain d’intérêt pour les cépages autochtones et des
nombreuses interrogations que posent le réchauffement climatique,
les vélins de Redouté témoignent, en effet, de la diversité passée
dans un pays où 95 % de la production vinicole reposent aujourd’hui
sur 40 variétés.
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l’exposition au Jardin du Luxembourg
L'ouvrage "Les raisins de Pierre-Joseph Redouté : Des aquarelles
pour l’avenir de la vigne" a obtenu le Prix de l’Organisation
Internationale de la Vigne et du Vin (OIV) 2022.
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L’histoire de cet ouvrage tient du roman d'aventure, la voici présentée
par l’une de ses actrices, Sylvie Fougeroux, excellente présentation
à laquelle je me suis permis d'ajouter "mon grain de
sel".
Tout a commencé en 1801 quand Bonaparte, alors Premier consul, a
nommé Jean-Antoine Chaptal ministre de l’Intérieur, et scientifique
reconnu. Celui-ci avait compris l’importance des vins et spiritueux
dans les échanges commerciaux internationaux et l’apport de devises
que cela générait.
À cette époque, 90% des vins français étaient de mauvaise qualité
: « une piquette pour la soif ». Or l’Italie et l’Espagne avaient
commencé à améliorer la qualité de leur vin et étaient en compétition
directe avec la France.
Chaptal demanda à tous les préfets des départements nouvellement
créés, de lui envoyer des boutures des cépages cultivés dans leurs
territoires respectifs. Louis-Augustin Bosc, muni de pleins pouvoirs,
fut nommé directeur de la pépinière du Luxembourg où il fit planter
les 570 pieds de vigne (2 gravures dans le livre : celle du Luxembourg
où la vigne est plantée du côté du Val-de-Grâce et la gravure suivante
de la plantation de vigne vue de plus près).
La pépinière, déjà malmenée par les troupes russes qui ont campé
dans le parc du Luxembourg en 1815, après la déroute
de Napoléon 1er, a disparu suite aux travaux du baron Hausmann.
Chaptal ayant dans l'idée de faire une sélection de la vigne pour
en retirer les meilleurs éléments, savoir les identifier et mettre
fin au « chaos des synonymes », pensa alors à demander aux peintres
botanistes les plus illustres de l'époque de reproduire tous les
cépages de vigne rassemblés au Luxembourg pour en faire une collection.
Il fit appel en particulier à Pierre-Joseph Redouté, plus connu
pour ses aquarelles des roses de la Malmaison (une reproduction
des roses est sous le livre en démonstration), ainsi qu'à 4 de ses
contemporains peintres botanistes du muséum (pas besoin de les citer
mais si on vous demande : Henri-Joseph Redouté, Pierre-Antoine Poiteau,
Pierre-Jean-François Turpin, Thérèse Baudry de Balzac et Pancrace
Bessa).
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Redouté
est très célèbre pour ses roses !

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Ils réalisèrent des aquarelles sur vélin (peau d’un veau mort-né).
83 représentations furent réalisées. Ce nombre paraît insuffisant
au regard du nombre des départements de l'époque (de plus la France
s'étendait alors sur une partie du nord de l'Italie, la Suisse,
la Belgique…).
Cependant Pierre-Joseph Redouté avait été rappelé par Joséphine
de Beauharnais qui voulait que l'on continue la peinture des fleurs
de la Malmaison. Il fut très difficile de débrouiller l’écheveau
de tous ces cépages. De l’œuvre ampélographique de Bosc (ampélographie :
connaissances des cépages ou cultivars de vigne), trop lourde pour
les épaules d’un seul homme, ce sont ces seules peintures qui survivront.
En 2017, André Fougeroux, responsable du fonds documentaire de l'Académie
d'agriculture de France reçut un coup de fil d’un journaliste qui
demandait à voir le vélin de Redouté concernant le Piquepoule grise
de l'Hérault. Ce fut une surprise car personne ne savait qu'il pouvait
y avoir des vélins à l'académie d'agriculture. André Fougeroux fit
alors des recherches et au bout d'un certain temps (janvier 2018)
finit par retrouver, dans une vieille couverture, un carton à dessin
contenant 83 vélins, sans avoir l'assurance qu'il s'agisse des originaux.
Des experts du Muséum d'histoire naturelle furent conviés pour les
examiner. Ceux-ci n'avaient aucune illusion quant à l'authenticité
des vélins pensant qu'il ne pouvait s’agir que de reproductions.
Quelle ne fut pas leur surprise quand ils furent obligés de constater
que ces vélins étaient bien des originaux.
Autre surprise : la valeur de ces vélins : aux environs
de 80000 à 100000 € par vélin. D’où la nécessité de transférer ce
trésor en lieu sûr… Et l'absolue certitude de la parfaite honnetété
des découvreurs qui n'avaient rien à prouver de ce
point de vue ! Et c'est un de leurs amis depuis près de 40
ans qui vous le dit - GW).
Afin de faire connaître ce patrimoine culturel l'Académie d'agriculture
de France décida d'en faire un livre avec l’aide très précieuse
des éditions Paulsen. Cet ouvrage répertorie les 83 vélins.
Dans cette salle seules 19 reproductions sont exposées, toutes de
Pierre-Joseph Redouté. Ces reproductions sont à la taille réelle
; seul le liseré noir n’est pas présent sur les originaux.
Il a été demandé à un ampélographe de renommée mondiale, Jean-Michel
Boursiquot, d'analyser chacun des vélins. Sur les 83 vélins, 13
d’entre eux restent des énigmes : soit les cépages ont disparu car
de mauvaise qualité, soit ils ont été décimés par le phylloxera
dans les années 1860, soit encore que lors de l'envoi des pieds
de vigne par les préfets suite à des erreurs d'étiquetage ou des
pertes d'étiquettes qui ont pu provoquer des confusions dans la
nomination des vélins.
Les reproductions exposées :
- le Barbarossa originaire du département du Pô - Rappeler qu'effectivement
à l’époque la France s'étendait alors sur l'Italie du nord ;
- le Blanquepie (à gauche du Barbarossa) : ici il a été complètement
impossible d'identifier ce cépage ;
- le Blanc Madame : c’est un raisin visiblement pas blanc du tout,
mais noir et pour lequel il y a manifestement une erreur de dénomination
ou d’étiquetages ;
- le Ugne qui est sans doute la plus belle représentation de toute
l'exposition ;
- le Croc noir qui est l'ancêtre du Merlot (cépage que l'on connaît
bien), mais qui lui-même n'existe plus aujourd'hui dans les collections
officielles ;
- le Damas rouge : c’est un raisin d'origine syrienne qui a été
ramené en France lors des croisades. Il avait du mal à arriver jusqu'à
maturité dans les conditions climatiques parisiennes puisqu'on voit
une partie de la grappe aux grains verts ;
- le Müller reben : c’est un cépage qui s'appelle maintenant le
Pinot Meunier et qui fait partie de la composition des champagnes,
des vins d'Alsace et du Tokay. Mais sur le vélin c’est un Pinot
gris qui est dessiné.
> Replay
de l'émission de TF1 du samedi 27 aout sur la sélection de cépages
adaptés au changement climatique
> Sélection de l’extrait de ce 20h00 de TF1 (27 août) où l’ouvrage
est mis en valeur par Olivier Yobregat (Institut Français de la
Vigne) !
28/08/22
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Les
trois héros de l'aventure Redouté :
André et Sylvie Fougeroux, auprès de
Marion Durand-Viel

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Rédacteur
de cette gazette : Guy Waksman
Membre de l'Académie d'Agriculture ; Médaille
de vermeil de l'Académie d'Agriculture 2006
Ancien directeur d'ACTA Informatique ; Ancien président
de l'AFIA ; Ancien président de EFITA, European Federation
for Information and Communication Technology in Agriculture,
Food Industry and the Environment (2013-2015) ; Ingénieur
Agronome (Montpellier 70) ; Institut de Contrôle de
Gestion (78-80) ; Mérite agricole (Officier)
Mél : guy.waksman(a)laposte.net
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